1. Votre histoire, votre entreprise
Je vous propose de vous présenter, de nous parler de votre parcours et de votre entreprise.
Je m’appelle Charline Bresse, j’ai 39 ans. Après avoir été diplômée d’une école de commerce, je me suis immédiatement orientée vers le secteur hôtelier.
J’ai travaillé pendant plusieurs années pour le groupe Accor et notamment chez Sofitel en qualité de responsable des ventes. J’ai ensuite continué mon parcours au sein d’une entreprise allemande de distribution hôtelière afin de créer le premier bureau Français. Puis, il y a 6 ans maintenant, j’ai rejoint le groupe Lavorel Hotels en qualité de Directrice Commerciale et Marketing. C’était aux prémices du groupe hôtelier de Jean-Claude Lavorel, au moment où il venait de faire l’acquisition du Hilton, à Lyon.
2 ans après mon arrivée, Jean-Claude Lavorel m’a proposé de rejoindre la Direction Générale à ses côtés. Je suis donc aujourd’hui Directrice Générale Adjointe et j’épaule tous les projets stratégiques de l’entreprise.
Aujourd’hui, Lavorel Hotels c’est dix hôtels quatre et cinq étoiles, une compagnie fluviale avec sept bateaux lyonnais et un domaine viticole dont on vient de faire l’acquisition.
Le groupe compte 350 collaborateurs en CDI et jusqu’à 500 collaborateurs en saison, car nous avons des établissements qui sont très saisonniers. Nos structures sont majoritairement centralisées en région Rhône-Alpes.
Mon rôle est d’accompagner les directeurs de nos douze structures dans la gestion quotidienne de leur établissement. Nous avons fait le choix de réunir toutes nos fonctions supports au siège basé à Lyon, afin de permettre au Directeur d’hôtel de se concentrer sur le management de leurs équipes et sur la relation client principalement. A ce titre, je manage en direct, depuis notre siège, toutes les fonctions supports, notamment la Direction Financière ainsi que les Ressources Humaines, Commerciales et Marketing.
L’Entreprise DU FUTUR a pour but de créer de la « confiance » entre dirigeants. Pour vous, qu’est-ce que signifie cette notion au sein de votre entreprise ?
La confiance passe avant tout pour moi par la transparence.
La confiance passe avant tout pour moi par la transparence, notamment vis-à-vis de nos collaborateurs. Pour travailler en confiance, il faut veiller à toujours faire ce que l’on dit.
Lorsque nous mettons en œuvre des plans d’actions, nous essayons de nous y tenir au maximum. Dans le cas où les objectifs seraient plus difficiles à atteindre, nous n’hésitons pas à émettre des réserves ouvertement. Nous essayons donc d’adopter un dialogue très transparent. Nous en faisons d’autant plus preuve aujourd’hui, en cette période de crise, lorsque nous partageons nos chiffres et faisons un état des lieux financier.
Dans le cadre de la crise, nous avons dû faire face à des problématiques qui nous ont menées à avoir recourt à un plan de licenciement économique. Nous nous sommes efforcés de traverser cette étape de la manière la plus transparente qu’il soit. Nous avons échangé avec les différents collaborateurs et nous avons expliqué les raisons et fondements de ces mesures.
Concernant la confiance cultivée en externe, elle trouve son fondement dans la promesse client. Nous sommes une société de services et nous avons beaucoup d’outils de communication et de marketing. Nous nous devons donc de répondre à la promesse qui a été faite, lorsqu’un client vient séjourner dans l’une nos structures.
Quelle vision avez-vous de l’entreprise de demain ?
Pour moi, l’entreprise de demain doit savoir répondre aux besoins de ses collaborateurs. Cela passe par un management adapté aux attentes de la nouvelle génération, que l’on ne manage plus de la même manière que l’ancienne génération. Ils n’ont plus les mêmes attentes. Il faut donc s’efforcer d’y répondre de la meilleure manière qu’il soit, et cela passe par une priorité donnée à l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle. C’est de cette façon que l’entreprise de demain pourra garder ses talents et fidéliser ses collaborateurs.
Ce nouveau système de management s’applique d’autant plus à notre secteur d’activité, car nous évoluons dans des métiers difficiles, où l’on travaille le soir, les week-ends… Lorsque les autres ne travaillent pas finalement.
Nous nous efforçons donc d’adapter les plannings de nos collaborateurs, pour qu’ils puissent concilier leur vie professionnelle et personnelle. Dans la mesure du possible, nous leur accordons par exemple deux jours de congés consécutifs, de temps en temps des week-ends, etc.
En tant que cheffe d’entreprise, quel(s) conseil(s) pourriez-vous transmettre à vos pairs entrepreneurs pour surmonter cette crise sanitaire ?
Je pense qu’il est très important de garder un lien avec ses collaborateurs en cette période difficile. Il faut les rassurer, leur faire comprendre que l’on est tous dans le même bateau. Cela permet de les engager dans un projet d’entreprise et de les fidéliser.
C’est une crise que l’on traverse ensemble, nous nous devons de préparer l’avenir main dans la main.
Pour notre part, nous avons proposé différentes choses à nos équipes. Une des premières actions a été la mise en place de colis alimentaires lors du premier confinement, à destination des collaborateurs à plus faible rémunération. L’objectif était de les accompagner dans une logique de gestion financière de leur foyer.
Avec les cadres, nous avons fait énormément de brainstorming pour arriver à préparer l’avenir, trouver de nouvelles solutions pour nos clients et collaborateurs, qui nous permettraient de garder le contact avec eux.
À la suite de ces échanges, nous avons par exemple proposé à nos équipes des formations en langue et des formations métiers, dans l’objectif de garder un lien avec leur activité professionnelle. Dans la mesure où nos hôtels sont aujourd’hui fermés, cela a été fait sur la base du volontariat (nos collaborateurs étant au chômage partiel). Rien n’était donc imposé. Cela a été tout de même été très bien accueilli ! Environ 90 % des salariés ont répondu positivement. Nous avons vraiment été agréablement surpris.
2. Votre engagement aux côtés de l’Entreprise DU FUTUR
Qu’attendez-vous de l’Entreprise DU FUTUR en tant que membre du Programme Présidents ?
En tant que dirigeant, nous rencontrons parfois des problématiques que l’on ne peut pas toujours partager avec son comité de direction.
J’attends donc d’Entreprise DU FUTUR de me donner l’opportunité d’échanger sur ce type de problématique, gardée parfois pour soi sans forcément être solutionnée.
Je souhaite donc trouver un réel dialogue au sein de votre communauté, un partage de “best practices” avec les autres membres, qui nous permettrait de se sentir un peu moins seuls face à ces difficultés. L’échange entre dirigeants, même issus de secteurs d’activités différents, peut être très gratifiant. Pour moi, tout est transposable et l’on peut tirer profit de l’expertise de chacun.
Dans le cadre de votre adhésion, prévoyez-vous d’être présente à la prochaine édition du Congrès annuel de l’Entreprise DU FUTUR, prévue le 1er juillet 2021 ?
Oui, bien sûr, avec plaisir !