Jean-Jacques Laurent prends la suite de mon père en 2005 à la tête d’ANDRE LAURENT SAS. Crée en 1967, cette entreprise est spécialisée dans la Fabrication de visserie/boulonnerie et pièces mécaniques d’assemblage de haute technologie.
Elle se distingue par une maîtrise des procédés de forgeage à chaud, usinage, rectification, roulage, assemblage, traitements thermiques et de surface et une expertise dans les aciers fortement alliés, inoxydables, superalliages, titanes. L’entreprise est présente dans les domaines du nucléaire, de l’aéronautique, du pétrole, de l’hydro-électrique, moteur marins, ferroviaires, levage et manutention.
Votre histoire, votre entreprise
Avez-vous une image, métaphore ou citation qui illustre le mieux selon vous votre entreprise ?
“Plus proche pour aller plus loin” : tel est le slogan de notre entreprise. Il est indispensable d’entretenir cette proximité avec nos clients.
Chez André Laurent SAS, nous sommes un fabricant expert en assemblage vissé/boulonné. A mon sens, ce qui fait notre force est notre savoir-faire et notre capacité à travailler en étroite collaboration avec nos clients. En effet, nous restons à leur écoute pour respecter notre engagement qui est la satisfaction de nos clients.
Selon vous, quels seraient les 3 enjeux stratégiques majeurs de votre entreprise et pourquoi ?
Trois enjeux stratégiques majeurs sont portés par André Laurent SAS.
Tout d’abord, la dimension internationale est actuellement notre priorité, et elle le restera encore pendant quelques années. Il s’agit d’une voie de développement à fort potentiel. Pendant le premier confinement, nous avons d’ailleurs identifié 40 cibles intéressantes à l’international.
D’autre part, nous modernisons notre entreprise en termes de productivité / qualité / traçabilité pour s’inscrire dans une logique “d’entreprise 4.0”. Cette dynamique est favorisée par les subventions reçues dans le cadre des récents plans de relance.
Enfin, l’acquisition de compétences est primordiale. Nous recherchons du personnel capable de maîtriser la robotisation. Nous mettons en place des dispositifs automatisés pour aller plus vite et satisfaire nos clients. Pour cela, nous recherchons des régleurs présentant diverses compétences.
Dans le cadre de votre enjeu HUMAIN, avez-vous mis en place une pratique dans ce domaine ou avez-vous démarré un chantier de travail à ce sujet ?
On a beau avoir les meilleures machines, ce qui fait une entreprise, ce sont les hommes et les femmes qui y travaillent !
L’Humain a une importance capitale. On a beau avoir les meilleures machines, ce qui fait une entreprise, ce sont les hommes et les femmes qui y travaillent !
J’ai pu me rendre compte de cela à plusieurs reprises. Nous avons connu trois crises majeures en moins de 12 ans (en 2008, 2015 et 2020) ! Ce qui nous a permis de garder le cap est la solidarité au sein de l’entreprise. Chez André Laurent SAS, on a une capacité à s’écouter et communiquer, c’est ce qui nous permet de rebondir et d’aller de l’avant.
J’essaie d’instaurer une logique de Bottom Up (en opposition avec la logique de Top Down). Cela signifie que l’on détecte les problèmes dès le départ et on fait remonter les informations venant du terrain. Il faut enregistrer et faire circuler l’information rapidement.
En tant que chef d’entreprise, quel(s) conseil(s) aimeriez-vous partager à vos pairs entrepreneurs pour saisir le rebond de 2021 ?
Le rebond 2021 est un tournant important à saisir.
Nous vivons dans un monde en mutation, où les enjeux évoluent de plus en plus rapidement. Le plus important est de rester à l’écoute des vibrations de notre entourage (collaborateurs ou clients).
Il faut aussi rester vigilant face aux séquelles psychologiques que la crise sanitaire peut entraîner. Se tenir informé est essentiel pour avoir accès aux plans de relance et aux aides mises en place.
En bref, je conseillerai à tous mes pairs entrepreneurs de rester curieux et à l’écoute afin d’avoir accès au maximum d’informations.

Sous la forme d’une analogie, d’un proverbe, d’un personnage, comment représenteriez-vous les PME et ETI de demain ?
Je ne pourrai pas décrire avec précision ce à quoi ressembleront les PME et ETI du futur. Cependant, j’imagine qu’elles mettront l’accent sur le télétravail et sur les outils digitaux. Cela permet un gain de temps, d’énergie et cela favorise une démarche plus écologique (moins de voyages d’affaires, par exemple). Les visioconférences apportent de la simplicité et de la souplesse à l’organisation d’une entreprise.
On peut également imaginer une démondialisation sociale, sociétale et écologique. Peut-être que dans le futur, on fera en sorte que l’économie mondiale soit plus proche de l’endroit où on en a besoin.
Qu’attendez-vous des nouveaux collaborateurs qui rejoindront votre entreprise ?
J’attends d’eux qu’ils se distinguent dans leur écoute et leur communication. On pourrait penser que la communication est naturelle mais malheureusement elle ne l’est pas, elle est exceptionnelle. La plupart du temps il n’y a pas une réelle communication mais une succession de monologues, ce qui empêche d’accéder à la bonne idée et de faire le meilleur choix.
Dans un second temps, je voudrais que mes futurs collaborateurs soient curieux et aient la volonté d’apprendre. Le diplôme nous permet d’avoir un fort esprit analytique mais il faut toujours essayer de le mobiliser à outrance. De plus, cette démarche nous permet de nous épanouir professionnellement.
Qu’apporte aujourd’hui votre entreprise pour attirer et fidéliser ces futurs collaborateurs ?
Une de nos fiertés est la mise en place d’entretiens individuels qui nous permettent de mieux communiquer et de faire passer des messages aux collaborateurs. Grâce à ceux-ci, nous percevons plus en détails les souhaits et les ambitions de la personne, permettant ainsi qu’elle s’épanouisse plus facilement.
Nous faisons en sorte que les collaborateurs aient envie de participer à la vie de l’entreprise, que tout le monde comprenne qu’il peut être un acteur majeur de la vie et de l’avenir de la société.
Par le passé, notre entreprise avait une logique paternaliste, avec un transfert de l’information du haut vers le bas de la hiérarchie. De nos jours, nous faisons en sorte que les collaborateurs aient envie de participer à la vie de l’entreprise, que tout le monde comprenne qu’il peut être un acteur majeur de la vie et de l’avenir de la société.
De nouveau, nous insistons beaucoup sur le côté humain car cela est peut-être l’avenir des ETI. Effectivement, il faut sans doute être plus petit pour être plus agile. Les ETI seront donc peut-être amenées à se reconvertir en PME afin d’être plus réactives. On observe déjà cette tendance par la multiplication des autoentrepreneurs et on pourrait penser que les grosses structures vont avoir de plus en plus de mal à s’adapter aux prochaines évolutions.
Vos engagements aux côtés de l’Entreprise DU FUTUR
Qu’attendez-vous de l’Entreprise DU FUTUR et de cette dynamique collective de dirigeants de PME et ETI ?
La dynamique Entreprise DU FUTUR nous permet d’échanger, partager et réfléchir sur des thématiques auxquelles je m’intéresse. Je suis curieux d’avoir la vision des autres dirigeants de PME et ETI, sur l’évolution du monde et en particulier de l’industrie. Il reste encore de nombreux sujets sur lesquels il y a du pain sur la planche.
– Interview réalisée par Antoine Auvergne, Léa Berry et Benoit Gengler, étudiants de l’EM Lyon Business School.