Interview de Dirigeant – Laurent VERNEDE et Brice LANTERNIER

TECHNAX est créé en 1989 et se spécialise dans la conception et la fabrication d’équipements destinés à l’assemblage des métaux en soudage par résistance. Dès 1993, l’entreprise élargit son savoir-faire à d’autres technologies de soudage en intégrant l’induction, le laser et plus récemment l’ultrason. Les domaines d’applications sont multiples et concernent aussi bien l’industrie de la mobilité (automobile, le ferroviaire, l’aéronautique) que l’énergie (le solaire, le nucléaire), l’électronumérique, l’horlogerie…

 

En 2017, sous la nouvelle équipe dirigeante avec la nomination de Laurent VERNEDE en tant que Président, TECHNAX accélère son développement en renforçant l’innovation comme vecteur de positionnement stratégique. TECHNAX imagine de nouveaux moyens de production, apporte son expertise sur l’assemblage à chaud de métaux et propose de nouvelles techniques d’assemblage plus performantes. L’entreprise s’attache à simplifier certaines méthodes de fabrication, à les optimiser et les rendre plus précises tout en réduisant les coûts au service d’une industrie toujours plus polyvalente.

 

En parallèle, TECHNAX renforce son engagement socialement responsable en adhérant au Global Compact dès 2014 (Pacte Mondial des Nations Unies) et en se challengeant via une plateforme d’évaluation de la RSE.

Votre histoire, votre entreprise

Avez-vous une image, métaphore ou citation qui illustre le mieux selon vous votre entreprise ?

Brice L : Une citation de Henry Ford : Les obstacles sont ces choses que vous voyez lorsque vous perdez l’objectif de vue.
Il ne faut pas trop s’attarder à regarder les problèmes car sinon on ne peut pas innover.

Laurent V : Une image : une vision de l’horizon sur l’océan, car on ne voit pas de limite.
On vend un état d’esprit, un savoir-faire, ce qui nous intéresse c’est ce que l’on n’a pas encore fait. On ne met pas de limite à notre imagination, notre seule limite est la technologie.

Selon vous, quels seraient les 3 enjeux stratégiques majeurs de votre entreprise et pourquoi ?

Nos enjeux sont :

1. Etre à la pointe de l’innovation et de la technologie car dans un secteur concurrentiel comme le nôtre, ce sont les seuls moyens de se démarquer. On doit créer de nouvelles machines et assemblages répondant aux demandes du marché et en les anticipant, sinon on est condamné à disparaitre.

2. Un enjeu d’internationalisation. Il faut aller au-delà du marché français pour se développer, se confronter aux idées du monde entier et ainsi atteindre un volume suffisant. 

3. Un enjeu humain. L’humain reste central. Il faut avoir des gens motivés et compétents. Ce ne sont pas les robots qui pensent les solutions, mais les humains, qui ont cette capacité à innover.

Dans le cadre de vos enjeux, avez-vous mis en place une pratique dans ce domaine ou avez-vous démarré un chantier de travail à ce sujet ?

L’humain est certes la clé de l’entreprise mais il faut avoir un état d’esprit, donc on choisit RÉVOLUTIONNAIRE. Il faut savoir remettre en question nos connaissances et avoir une ouverture d’esprit. On doit prendre de la hauteur pour dépasser les problèmes concrets, puis redescendre pour mettre en place ce côté “révolutionnaire”.

 

La partie “Stratège” est d’autant plus importante dans cette période de Covid. Il faut plus encore regarder ailleurs ce qui fonctionne ou pas. La crise a permis d’accélérer cette démarche.

Se réinventer tous les jours, c’est une chose ancrée chez TECHNAX du fait de notre activité de concepteur de machines spéciales.

En tant que chef d’entreprise, quel(s) conseil(s) aimeriez-vous partager à vos pairs entrepreneurs pour saisir le rebond de 2021 ?

Même s’il y a des embûches, si on sait que son idée va fonctionner parce qu’on y a réfléchi, il faut persévérer. Le travail paie toujours !

Laurent V : Je conseillerais aux nouveaux arrivants d’avoir confiance en leurs convictions, de ne pas se laisser perturber par des tiers pour de mauvaises raisons. Même s’il y a des embûches, si on sait que son idée va fonctionner parce qu’on y a réfléchi, il faut persévérer !  Le travail paie toujours. 

Brice L : Mon conseil serait d’avoir un bon dosage entre ses convictions et ce qui fonctionne historiquement, tout en faisant évoluer ses pratiques dans ce monde en perpétuel mouvement.

Sous la forme d’une analogie, d’un proverbe, d’un personnage, comment représenteriez-vous les PME et ETI de demain ?

Laurent V : Demain c’est aujourd’hui. Une entreprise qui n’innove pas est morte à moyen ou long terme. Il ne faut jamais se reposer sur ses acquis.

Qu’attendez-vous des nouveaux collaborateurs qui rejoindront votre entreprise ?

Laurent V : Ce qu’on attend de nos collaborateurs c’est:

  1. De l’implication, de la motivation et de l’intérêt.
    Des personnes qui ne sont pas fermées d’esprit, mais ouverts aux changements et à la nouveauté.
  2. D’être capable d’allier les connaissances, l’expérience à l’enthousiasme.

Un mariage intergénérationnel est souvent fructueux.


Brice L :
On attend une ouverture, une curiosité, une envie d’apprendre perpétuelle, pour nourrir la culture de l’innovation. Il faut des collaborateurs capables de secouer les pratiques ! Il faut avoir envie de tout.

Il faut des collaborateurs capables de secouer les pratiques !

Qu’apporte aujourd’hui votre entreprise pour attirer et fidéliser ces futurs collaborateurs ?

Brice L :  Lespersonnes s’épanouissent par l’aspect innovation, car on va de la conception à l’installation de la machine, c’est intéressant de voir tout le processus. On part d’une idée, qui devient un croquis fonctionnel, puis des plans et enfin une machine. On voit ce château prendre forme, jusqu’à la livraison au client : parfait pour quelqu’un de curieux ! On ne fait jamais deux fois la même machine, ce qui parle à ceux qui veulent se diversifier.

Le fait d’exporter permet de se confronter à des cultures et des méthodes de travail différentes, c’est enrichissant.

Laurent V : Nous sommes une petite structure, on a une liberté dans la manière de faire son travail. On n’a pas un carcan “je suis sur une ligne, je dois rester sur une ligne”, on n’a pas ces filtres qui dégradent l’idée première.
Si on apporte son projet et que l’on décide de le faire, on va pouvoir le suivre et voir sa concrétisation. Même quand on n’est pas chef de projet, on voit tout ce qu’on a créé, on peut tout suivre ! La personne qui a fait le prototype voit quelques mois après sa machine qui fonctionne, avec tous les aménagements demandés.

Vos engagements aux côtés de l’Entreprise DU FUTUR

Qu’attendez-vous de l’Entreprise DU FUTUR et de cette dynamique collective de dirigeants de PME et ETI ?

Brice L & Laurent V : Entreprise DU FUTUR nous permet de faire partie d’une communauté de dirigeants pour confronter nos points de vue et idées. On n’est pas seul !
Même si on n’a pas la même activité, on a les mêmes problématiques au fond. Nos expériences nous permettent d’apporter des solutions les uns aux autres

– Interview réalisée par Victoire Bertrand, Valentine Hassoun et Siméon Valdman,  étudiants de l’EM Lyon Business School.