Interview de Dirigeant – Lionel CUNY –

Lyonnais d’origine, Lionel CUNY a d’abord suivi 3 ans d’études à Sciences Po Lyon avant de rejoindre Sup de Communication Toulouse où il achèvera ses études en 1995. Il s’envolera vers les îles Fidji pour effectuer son service militaire pendant deux ans, avant de rentrer en France et démarrer sa carrière professionnelle dans TBWA, une agence de communication basée à Paris.
16 ans plus tard, il reprend la direction d’INSIGN basé à Lyon. Entre 2012 et aujourd’hui, la petite agence de communication grandit et compte désormais 250 collaborateurs répartis sur plusieurs sites ( Lyon, Tournon-sur-Rhône, Paris, Dakar et Los Angeles) et affiche un chiffre d’affaires important.
Son domaine d’activité se tourne entre autres vers la conception de modèles inédits pour repenser les activités et l’organisation interne de ses clients. Ces derniers sont très variés : grands groupes, ETI, start-up ou institutions.
L’agence emploi la méthode du business hacking, qui repose sur quatre piliers: Inventer de nouveaux modèles de croissance, valoriser la marque dans la société, développer les revenus et audiences, et transformer l’organisation par le collectif.

Votre histoire, votre entreprise

Selon vous, quels seraient les enjeux stratégiques majeurs de votre entreprise et pourquoi ?

Trois enjeux sont portés par INSIGN dans sa recherche d’excellence. 

Le premier enjeu soulevé est le plus difficile pour une société de conseil comme INSIGN, est d’avoir les meilleures intuitions possibles. Dans la démarche d’amélioration du résultat ou d’augmentation de performance d’une entreprise, fournir des chiffres précis et cohérents est la chose la plus difficile. 

Je pense que la solution réside dans la “data science”, afin de concevoir des modèles toujours plus précis corrélants avec les différentes interventions clients et les différents leviers.
Je mets également en avant que le monde professionnel d’aujourd’hui pousse “à une recherche de quantité, au détriment de la qualité”. Or, ce concept semble désuet, puisqu’il faut être en recherche de performance et d’efficacité. 

Une personne lambda est quotidiennement exposée à quelques 500 signaux et messages publicitaires, mais combien la toucheront réellement ?

Enfin, INSIGN souhaite appuyer un modèle de fonctionnement prônant la responsabilisation, l’autonomie, la compétence versus la hiérarchie. Approcher des fonctionnements type d’entreprise libérée, ou holacratie permet de rendre responsable chacun des collaborateurs d’INSIGN et de les faire sentir entrepreneur. La plupart des entreprises sont organisées en Business Unit et prennent la forme de structures héritées de la première révolution industrielle, un modèle qui ne semble plus du tout adapté au monde dans lequel on vit.

Dans le cadre de l’enjeu de la HUMAIN, avez-vous mis en place une pratique dans ce domaine ou avez-vous démarré un chantier de travail à ce sujet ?

Pour une entreprise, l’engagement et la capacité des personnes recrutées sont deux composantes essentielles à la performance. Pour favoriser l’humain, il est important de réorganiser le temps de travail des collaborateurs. Même si économiquement, faire travailler les salariés à 100% sur les dossiers clients, semble bien plus profitable, on observe une perte de performance opérationnelle, qui se traduit par des clients moins contents. Pour contrer ce phénomène, INSIGN souhaite créer une organisation où un collaborateur conserve 10% de son temps pour la gestion des projets en interne et 20% pour lui-même. Cela lui permet d’effectuer des activités en parallèle telles que la participation à des conférences, la lecture, l’autoformation et donc le développement personnel. 

En tant que chef d’entreprise, quel(s) conseil(s) aimeriez-vous partager à vos pairs entrepreneurs pour saisir le rebond de 2021 ?

Premièrement, les entreprises doivent saisir l’opportunité de transformation de leur activité durant cette période creuse. En effet, au vu du ralentissement du flux ou du volume d’activité, elles pourraient profiter de cette “accalmie” pour investir et se préparer à une relance plus forte. Plutôt que de tout bloquer, l’investissement est important pour ressortir plus fort après la crise.

Un bon rebond s’effectuera par la sollicitation active des salariés et l’intéressement financier de ceux-ci, avec de la création de valeur. C’est notamment la stratégie d’INSIGN pour fidéliser ses salariés.
Deux tactiques sont à retenir :
– La mise en place d’une forme actionnariale en continuant à proposer aux collaborateurs performants et engagés de pouvoir investir dans l’entreprise et de profiter de la création de valeur ;
– L’établissement d’une politique d’intéressement. Chez INSIGN, dès que les résultats prédits sont atteints, la partie au-delà de l’objectif est redistribuée majoritairement aux collaborateurs. Cela permet de faire des objectifs le contrat de base, tout en distribuant intelligemment tout ce qui dépasse le contrat. De cette façon, INSIGN pousse  ses collaborateurs à aller plus loin que les résultats attendus.

Sous la forme d’une analogie, d’un proverbe, d’un personnage, comment représenteriez-vous les PME et ETI de demain ?

Les PME et ETI qui auront du succès demain seront celles qui auront la faculté de s’adapter et de présenter une certaine résilience face à l’adversité. Je compare ces dernières à “Mystik”, héroïne de l’univers des comics X-MEN qui peut changer d’apparence à souhait et donc s’acclimater assez aisément à l’intrigue.

Qu’attendez-vous des nouveaux collaborateurs qui rejoindront votre entreprise ?

Qu’ils me challengent et aient envie de prendre ma place. C’est ce qui va permettre à INSIGN de vouloir être toujours plus performant. Les compétences requises pour cela sont : l’autonomie, l’esprit critique, la proactivité et l’esprit collectif.

Pour ce qui est de la crise sanitaire du COVID, cela ne change rien et j’espère que cela va au contraire créer un appel d’air, une période d’euphorie, d’enthousiasme et de créativité une fois cette crise passée.

Qu’apporte aujourd’hui votre entreprise pour attirer et fidéliser ces futurs collaborateurs ?

Il faut réussir à créer une atmosphère de confiance et une structure qui responsabilise. La création de cet environnement va permettre de créer une relation de confiance avec les collaborateurs tout en les incitant à se dépasser. INSIGN offre à ses collaborateurs l’opportunité de progresser, de prendre de la place et de grandir au sein de l’entreprise.

Vos engagements aux côtés de l’Entreprise DU FUTUR

Qu’attendez-vous de l’Entreprise DU FUTUR et de cette dynamique collective de dirigeants de PME et ETI ?

C’est un moyen d’apporter de nouvelles idées que l’on pourrait mettre en pratique, d’avoir un regard extérieur d’autres dirigeants de PME et ETI qui pourrait nous permettre d’anticiper un peu mieux les tendances, les évolutions de ces entreprises. Des idées plus “rupturistes”, plus radicales sont attendues. Egalement, j’espère avoir la possibilité de rencontrer de potentiels clients.

– Interview réalisée par  étudiants de l’EM Lyon Business School.