INTERVIEW DE DIRIGEANT – nicolas bret
1. Votre histoire, votre entreprise
Je vous propose de vous présenter, de nous parler de votre parcours et de votre entreprise.
Mon nom est Nicolas BRET, dirigeant du Traiteur Organisateur de Réceptions « Serge Magner » acquis en 2014 par le groupe TOSEVENTS que j’ai créé à cette occasion. Nous sommes passés de 8 millions en 2014 à 22,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019. Nous avons eu une forte croissance organique et externe. Nous sommes présents à Lyon, bien sûr, avec « Serge Magner », à Grenoble avec « La fine Fourchette », et à Marseille avec « La Truffe Noire ». Nous avons trois métiers : Traiteur événementiel B to B, réceptions privées (mariage, cérémonies…) et plateaux repas. Nous intervenons de Paris à Cannes et de Clermont Ferrand à Genève.
L’essentiel de notre activité est en B to B, avec notre branche traiteur événementiel qui représente 80% de notre chiffre d’affaires. Nous sommes notamment présents dans l’organisation de manifestations allant de 50 à 7 000 personnes : le Festival de Fourvière, l’Open Parc de Lyon, l’Open de tennis de Marseille , le Mondial de la pétanque, les hospitalités VIP du Groupama Stadium à Lyon et Orange de Marseille, Grand Prix de France au Castellet …
Les plateaux repas, ainsi que les événements privés d’autre part, représentent respectivement 15% et 5% de notre chiffre d’affaires.
Je ne suis pas issu du monde de la restauration. J’étais auparavant salarié dans des grands groupes internationaux (sécurité incendie, ingénierie…) en tant que Président ou Directeur Général. A 54 ans, j’ai décidé de passer de dirigeant salarié à dirigeant actionnaire.
L’Entreprise DU FUTUR a pour but de créer de la « confiance » entre dirigeants. Pour vous, qu’est-ce que signifie cette notion au sein de votre entreprise ?
La confiance est pour moi, une notion très intime. Ce qui est important, c’est de partager cette confiance. Il est nécessaire d’échanger pour donner les clés de succès, partager les difficultés, et surtout construire et croire en l’avenir. C’est à partir d’échanges avec les collaborateurs, les clients, les institutions, les fournisseurs, que la confiance se construit.
Vis-à-vis des collaborateurs et des clients, la confiance ne se décrète pas, elle se gagne par des actes ! Nous sommes jugés sur les faits, un client juge sur le résultat. Prenons l’exemple de l’Entreprise DU FUTUR, client important pour nous notamment avec la qualité de ses convives, qui nous fait confiance car a constaté au cours des années que l’on sait travailler et est serein pour le déroulement de nos prestations. Avec nos clients, nous mettons tout en œuvre pour que la prestation délivrée soit conforme, voire aille au-delà de ses attentes.
Entre dirigeants, se faire confiance, c’est partager les succès et aussi les difficultés, sans jugement. Savoir dire quand on traverse des périodes compliquées, partager du concret et bien sûr parler de l’avenir.
Quelle vision avez-vous de l’entreprise de demain ?
Je crois qu’il va y avoir une concentration dans les entreprises et les secteurs, de façon verticale et horizontale. Les entreprises ont besoin de compétences et de créer des alliances. C’est parfois plus facile d’acquérir un savoir facile en s’associant ou en développant des partenariats avec d’autres entreprises plutôt que de recruter et créer une activité « from scratch ». Concernant les TPE, j’ai la crainte qu’il va y avoir beaucoup de fermetures d’entreprise.
D’une manière générale, j’essaie d’avoir un recul sur les communications actuelles, notamment sur le « tout digital ». Sur notre métier lié à l’événementiel, je pense que l’on va arriver progressivement à un équilibre entre le présentiel et le digital. Je suis convaincu que les personnes ont besoin de se voir, de se rencontrer et cela de manière conviviale. La créativité émerge lors des rencontres. Donc, j’imagine un bon équilibre entre les échanges physiques et digitaux.
D’autre part, il est évident les entreprises vont devoir renforcer leurs investissements dans les formations, dans l’innovation, et surtout s’occuper de ses ressources humaines en allant chercher l’engagement et l’excellence des collaborateurs. Pour perdurer, les secteurs traditionnels comme le mien auront besoin d’un environnement digital plus intense.

En tant que chef d’entreprise, quel(s) conseil(s) pourriez-vous transmettre à vos pairs entrepreneurs pour surmonter cette crise sanitaire ?
Le plus important, c’est de s’assurer déjà que l’on est soi-même la bonne personne pour mener la stratégie et mettre en œuvre la stratégie et les changements. Cela veut dire qu’il faut savoir se remettre en question et se demander « Est-ce que je suis capable de faire face ? ».
Ensuite, il est intéressant de penser la stratégie avec la technique des scenarii, c’est-à-dire ne pas penser à une seule stratégie, mais établir plusieurs scenarii possibles, en écoutant et en travaillant avec des personnes en interne comme en externe. C’est ce qu’on fait de notre côté notamment sur le sujet de l’événementiel gastronomique de demain.
Les stratégies ne représentent pas l’étape la plus compliquée à faire. En revanche, la mise en œuvre est plus complexe. De fait, il faut s’assurer que ses équipes sont capables de le faire, quitte à recruter en externe si cela s’avère nécessaire.
Enfin, le dernier conseil, peut-être le plus important, constitue le fait d’éviter d’être focalisé sur le court terme, même si c’est compliqué en ce moment. Il faut essayer de réfléchir sur le moyen et long terme. Dans la situation actuelle, tout doit être étudié sans prendre de décision hâtive, il faut « prendre le temps d’aller vite » (Napoléon Bonaparte).
2. Votre engagement aux côtés de l’Entreprise DU FUTUR
Qu’attendez-vous de l’Entreprise DU FUTUR en tant que membre du Programme Présidents ?
Cela revient à la notion de confiance que j’ai évoquée précédemment. Ce qui est intéressant, c’est de partager ses expériences, d’avoir des échanges opérationnels, sur la stratégie et sa mise en œuvre. C’est toujours instructif de voir ce qu’il se passe, même dans d’autres secteurs d’activité, cela permet de s’apercevoir, que les process de pensée ou de réalisation sont applicables d’un secteur à l’autre. Souvent, on est focalisé sur notre entreprise, puis on a une idée lumineuse venant de l’extérieur, que l’on va pouvoir appliquer à notre société. Ce que j’attends, c’est d’avoir une ouverture d’esprit concrète et rationnelle, écouter et partager ma propre expérience aussi.
Dans le cadre de votre adhésion, prévoyez-vous d’être présent à la prochaine édition du Congrès annuel de l’Entreprise DU FUTUR, prévue le 1er juillet 2021 ?
La question ne se pose pas ! Oui avec grand plaisir et j’espère que cela se tiendra bien en Juillet comme prévu.