Interview de Dirigeant – Vincent BOUTHORS

1. Votre histoire, votre entreprise

Je vous propose de vous présenter, de nous parler de votre parcours et de votre entreprise.

Je suis Vincent BOUTHORS, Président de Kaeser Compresseurs, qui est la filiale française du groupe allemand Kaeser Kompressoren, basé en Bavière. Nous sommes un des leaders mondiaux de la fabrication de compresseurs industriels et TP, ainsi que de systèmes de traitement d’air.

L’intégralité de notre production est faite en Allemagne. Nous sommes considérés comme une marque premium et nous comptons à ce jour un peu plus de 7000 employés dans le monde. Le groupe rassemble plus de 50 filiales pour 1,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

La filiale française compte quant à elle 100 personnes et réalise un chiffre d’affaires d’une cinquantaine de millions d’euros. Nous réalisons 70 % de notre chiffre d’affaires au travers de notre réseau de distributeurs.

J’ai pour ma part rejoint la société fin 2017. Après un parcours en école de commerce, j’ai eu la chance de travailler pour des leaders mondiaux américains et allemands, dans des domaines aussi divers que l’ascenseur, le froid industriel, la manutention et l’intralogistique.

Ces métiers, que l’on peut assimiler à des « corporations », relèvent d’un grand savoir-faire, incluant une histoire et une tradition. Ils ont connu beaucoup de retournements et d’évolutions technologiques ces dernières années. Nous parlons notamment depuis 10 ans « d’industrie 4.0 ».

L’Entreprise DU FUTUR a pour but de créer de la « confiance » entre dirigeants. Pour vous, qu’est-ce que signifie cette notion au sein de votre entreprise ? 

Il faut savoir que nous sommes une entreprise au capital 100 % familial, une de ces fameuses E.T.I allemandes, et ceci depuis plus de 100 ans. La confiance, ça nous parle donc particulièrement.

Il y a maintenant 2 ans et demi, nous avons défini un projet pour la filiale qui s’intitule « WE ARE K ». Nous y avons défini six valeurs clés. Parmi celles-ci, nous comptons notamment la confiance. Elle est pour nous fondamentale, en tant qu’entreprise familiale. Nous construisons nos relations clients et partenariales sur cette notion. Nous y associons souvent les notions de pérennité, de stabilité et de loyauté. Cela va de pair.

La confiance renvoie également à la crédibilité. Nous travaillons sur des métiers techniques, nous devons donc véhiculer cette valeur avec nos clients fidèles. Nous travaillons sur leurs process de fabrication, de ce fait, nous supportons d’importantes responsabilités. Ce que nous souhaitons, c’est susciter chez nos clients une large confiance en nos capacités à élaborer des solutions et à les mettre en œuvre.

En tant que marque premium, nous avons une image de marque à respecter, une exigence à assumer. Cette image renvoie elle-même à la notion de confiance acquise, entretenue et méritée.

Quelle vision avez-vous de l’entreprise de demain ? 

Nous entendons de plus en plus parler « d’agilité » ces derniers temps.

Ma définition de l’agilité ? C’est de la souplesse associée à de la proactivité, de la curiosité, mais également à de l’humanité.

Elle ne doit pas s’exercer en sacrifiant les valeurs humaines et les collaborateurs. Elle doit se pratiquer à un rythme acceptable et compréhensible, pour apporter des bénéfices à tous.

Je pense donc que l’entreprise de demain sera une entreprise qui saura concilier cette notion à une certaine curiosité. Il faudra savoir se doter d’une capacité à se remettre en question en permanence, pour la satisfaction de tout son écosystème.

Je pense que nous vivons des changements qui nous imposent un rythme de plus effréné. Nous devons donc intégrer à nos entreprises une dimension de changement permanent, en travaillant sur une forme de diversité et de redécouverte constante. Il faut substituer l’enthousiasme et l’envie, à l’inquiétude. Pour moi, c’est ça la qualité idéale de l’entreprise de demain.

En tant que chef d’entreprise, quel(s) conseil(s) pourriez-vous transmettre à vos pairs entrepreneurs pour surmonter cette crise sanitaire ?

Comme beaucoup d’autres entreprises durant la crise du Covid, nous avons dû faire appel à un certain nombre de solutions digitales, que nous n’utilisions pas forcément au quotidien et de façon aussi récurrente. Du coup, certains outils sont devenus très vite complètement naturels.

Nous avons acquis des habitudes, une nouvelle routine et nous nous sommes rendu compte que certaines de nos anciennes habitudes pouvaient parfaitement être abandonnées rapidement, sans impact.

Je pense que nous pouvons capitaliser sur cet enseignement-là, sur la solidarité et l’état d’esprit que cette crise a paradoxalement généré. Nous avons acquis des habitudes, une nouvelle routine et nous nous sommes rendu compte que certaines de nos anciennes habitudes pouvaient parfaitement être abandonnées rapidement, sans impact. Je pense que nous pouvons capitaliser sur cet enseignement-là, sur la solidarité et l’état d’esprit que cette crise a paradoxalement généré.

La crise a rendu les gens plus perméables au changement et elle aura démontré que ce qui était nouveau, n’était pas nécessairement effrayant ou insurmontable…

Qu’après tout, il s’agissait de changements d’habitudes assez faciles à appréhender.

La crise ouvre un nouveau champ des possibles. Il faut savoir la regarder de manière « positive », l’observer d’un autre angle. Ce qui est surprenant aujourd’hui, sera standard et ordinaire demain, et ringard après-demain.

J’appartiens à une génération qui a connu beaucoup d’évolutions technologiques, sur une période de seulement 20 années. Je pense donc que des changements, nous en avons déjà vécu beaucoup. Ceux qui se présentent à nous aujourd’hui ne sont pas nécessairement différents des précédents et nous sommes largement capables de les affronter.

Le conseil que je pourrais donner à mes pairs entrepreneurs serait de savoir donner de la perspective, prendre du recul pour mieux comprendre ce qui arrive et savoir l’appréhender de la manière la plus sereine qui soit.

2. Votre engagement aux côtés de l’Entreprise DU FUTUR

Qu’attendez-vous de l’Entreprise DU FUTUR en tant que membre du Programme Présidents ? 

La première chose que j’attends, c’est du partage. Du partage d’information, de conseil, d’expérience et de succès. Je souhaite y retrouver de l’entraide entre dirigeants, en particulier dans une période comme celle-ci. Et ceci, de façon réciproque, je peux moi-même offrir du partage, pour pouvoir aider possiblement.

Je souhaite également pouvoir découvrir, faire du benchmarking intersectoriel pour s’ouvrir à des perspectives différentes. Ayant un parcours un peu diversifié, je sais que l’on trouve souvent d’excellentes idées dans des univers qui ne sont pas immédiatement connexes aux nôtres.

J’aime assez le côté « club » de l’Entreprise DU FUTUR, que l’on retrouve dans une ambiance assez détendue. Il y a un bon mélange de sélectivité, de convivialité et de simplicité.

Dans le cadre de votre adhésion, prévoyez-vous d’être présent à la prochaine édition du Congrès annuel de l’Entreprise DU FUTUR, prévue le 1er juillet 2021 ?

Oui bien sûr, c’est une évidence. D’une part, parce que j’ai déjà participé à une édition du Congrès de l’Entreprise DU FUTUR, que j’ai trouvé extrêmement rafraîchissante, bien organisée et de très bon niveau.

Je trouve que le mot « FUTUR » du nom de votre communauté n’est vraiment pas usurpé. Il y a une dimension prospective qui est assez intéressante, que l’on retrouve notamment au moment du Congrès Annuel par le biais des conférences, mais également des exposants, des tables rondes, des workshops, etc.